Le travail de l'ambre
EXAMEN DE L'AMBRE.
Comme cette pierre est souvent imitée, il est généralement souhaitable de vérifier son authenticité. Les caractéristiques de l'ambre véritable sont : il se dissous difficilement dans l'alcool, l'éther, les graisses et les huiles à base d'éther. Lorsqu'on l'allume, il brûle avec une flamme claire. Lorsqu'on chauffe sans adjonction d'air, il se forme un sublimé d'acides succiniques. Une preuve d'authenticité certaine est la présence de trace fossiles, animaux ou plantes, dans l'ambre. Lorsqu'on frotte l'ambre, il se charge électriquement et attire de petits morceaux de papier par exemple. Les imitations de l'ambre ne possèdent généralement pas cette propriété
LE DÉCOUPAGE
L'ambre se découpe au moyen d'une scie à ruban avec une lame d'environ 0,3 mm. On veillera à ne pas exercer une pression trop forte, surtout pas à la fin de l'opération, pour ne pas briser la surface que l'on vient de découper.
LE LIMAGE.
S'exécute au moyen d'une lime ou d'un disque à limer avec un tranchant très mince. Pour travailler au tour on place la pièce sur un arbre, qui fait environ 1000 t/min. Il faut travailler avec prudence, surtout lors du montage de la pièce, pour éviter qu'elle ne se fende
LE FORAGE.
Les mèches en forme de spirale utilisées à cet effet doivent présenter un filetage large, profond et en forte pente. Les extrémités doivent être taillées légèrement en retrait. Pour refroidir, un ajoute un peu d'huile. Les copeaux doivent être régulièrement enlevés du trou pour éviter de briser la pièce.
Les forets pour l'ambre doivent être très affûtés. Lorsqu'ils ont d'abord été utilisés pour du métal ou d'autres matières dures, ils ne le sont plus suffisamment. Il est donc à conseiller de réserver un foret à cet usage exclusif N'importe quel foret susceptible d'enlever aisément sans frottement et usez rapidement des copeaux, peut convenir. Cette rapidité n'a rien à voir avec une vitesse de rotation exagérée de la mèche. Au contraire, il est recommandé de tourner à une vitesse modérée, presque sans exercer de pression. La pression résultant du mouvement lui-même et du poids propre de l'outil doit suffire. Un mouvement libre du foret vers l'avant et vers l'arrière, facilite I'évacuation des copeaux. Les trous allongés doivent être exécutés au moyen de mèches très précises et bien centrés. Des mouvements oscillants provoquent des tensions et une pression exagérée sur les surfaces, et qui peut provoquer l'éclatement de la pièce. Il est recommandé de forer les trous allongés en partant des deux extrémités.
La réussite des filetages femelles, de petite dimension dans l'ambre, exige une main sûre et un long apprentissage. Il est primordial d'avoir un arbre fileté se terminant très en pointe, découpé avec netteté et dont le triangle est découpé sans bavures. Lorsqu'on fore largement et qu'on veille à écarter les copeaux au fur et à mesure, il est possible d'exécuter le travail d'une seule venue avec le même foret fileté. Le fait de retoucher au foret et le manque d'expérience peuvent provoquer la chute de fragments et même le bris de la pierre entière,
Les filetages mâles de dimensions plus grandes, ne peuvent s'exécuter qu'au tour au moyen d'un peigne à fileter spécial. C'est là une des opérations les plus difficiles à exécuter sur cette matière précieuse et fragile qu'est l'ambre. Sa réussite sous-entend des années de spécialisation.
La ciselure et la sculpture de l'ambre exigent, en plus de la connaissance du matériau, telle qu'elle peut s'apprendre par les opérations décrites ci-dessus, qu'on tienne soigneusement compte des divers degré de dureté de l'ambre. Qui y adapte son travail, ne manquera pas de réussir,
Le meulage s'exécute contre un disque de feutre enduit d'huile et de pierre ponce.
Pour le polissage on utilise des disques de bois tendre et de la terre à polir mêlée d'eau (pas d'huile).
Pour le polissage on utilise du feutre de bois ou de cuir avec du rouge de Paris humecté d'eau. On obtient un brillant éclatant et durable en finissant avec de la chaux viennoise et un peu d'alcool à brûler.
REMISE A NEUF DE L'AMBRE.
A l'usage, l'ambre se ternit et fonce. On lui rend son éclat en le repoussant soigneusement au moyen de terre à polir ou d'alcool à brûler avec de la chaux viennoise ; celle-ci peut se remplacer éventuellement par de la craie écrasée.
Le produit à polir est étendu sur un chiffon doux et propre. Vu le danger d'échauffement que présente rapidement le polissage mécanique, il est conseillé de polir à la main. Le repolissage de petites surfaces ne pouvant s'exécuter aisément de cette manière, on trempera dans la pâte à polir un petit bâton de bois tendre avec une surface lisse avec lequel un frottera les petites surfaces.
Ensuite, on frotte encore une fois le tout avec un chiffon enduit de pâte à polir. Avant que la fine couche de pâte ne soit sèche, on fait briller doucement dans le creux de la main. De cette façon, on rendra presque toujours un bel éclat aux bijoux en ambre.
COLLAGE.
Une recette ancienne, mais qui s'emploie encore toujours avec succès, est la suivante : les morceaux de perles d'ambre ou de bijoux sont humectés avec une solution concentrée chaude de potasse caustique, ensuite on les presse fortement l'un contre l'autre. Auparavant, les fragments eux-mêmes auront été réchauffés, mais évidemment pas à la flamme. Après cette opération, Ies endroits recollés se distinguent à peine.
On peut également utiliser de la colle, faite de mastic dissout dans de l'huile de lin ou de la laque de copal volatile. Pour ces deux produits également, il faut chauffer les morceaux au préalable. Eventuellement, on peut utiliser pour recoller un mélange d'une partie d'ambre fondu et ensuite pulvérisé dissout dans deux parties de sulfure de carbone.
(TEC n°82 de 1953, page 601).